Chevigny-Saint-Sauveur le cirque encercle par les eaux Les inondations sont relativement fréquentes sur notre commune. Sans remonter trop loin dans le temps, des inondations aux conséquences désastreuses se sont déjà produites en 1984, 1991, et 2013. Ces catastrophes récurrentes ont conduit la Préfecture à prescrire en octobre 2014 un PPRNI (Plan de Prévention des Risques Naturels d'Inondations) afin de "délimiter les zones exposées à un risque d'inondation et celles où des constructions ou ouvrages pourraient aggraver le danger existant".
Le projet de PPRNI a été présenté lors d'une réunion publique en décembre 2014 ; il fera l'objet d'une enquête publique en janvier 2015.
En conseil municipal, nous avons bien sûr voté le principe de ce projet de PPRNI, non sans faire plusieurs remarques.
D'abord le PPRNI a été réalisé par la société Hydratec avant la dernière inondation de novembre 2014. Elle ne tient pas compte de cette inondation aux conséquences particulièrement ravageuses pour nos concitoyens.
Ensuite nous regrettons que le seul objectif de ce PPRNI soit de mettre à jour la cartographie des zones inondables en fonction des crues de 2013. Le projet ne répond pas aux attentes des chevignois dont les maisons et les quartiers sont inondés à chaque fois que les pluies atteignent une certaine importance. Aucun nouvel ouvrage (bassin de rétention, barrage ...) n'est prévu pour diminuer les effets des inondations. Or, avec le réchauffement climatique, les pluies aujourd'hui qualifiées de centennales (qui ont une chance sur cent de se produire dans l'année) risquent de devenir de plus en plus fréquentes, et par voie de conséquence les inondations aussi.
Enfin le PPRNI actuel ne tient compte que des crues des cours d'eau qui traversent la ville. Il ne tient pas compte des remontées des nappes dont les propriétaires des nombreuses caves inondées savent qu'elles se produisent en même temps que les crues. De même aucune solution n'est donnée au refoulement des eaux pluviales par les bouches d'égout censées les évacuer. Des canalisations seraient-elles bouchées ? Et pourquoi les bassins de rétention de Chevigny-Saint-Sauveur ont-ils débordé, contrairement à ceux des villes voisines ? Sont-ils correctement entretenus ?
Le PPRNI ne tient pas compte non plus des multiples constructions qui ont été érigées dans la commune ces dernières années, et qui contribuent indéniablement à l'imperméabilisation des sols. Il est essentiel qu'un PPRNI efficace tienne compte de tous les apports d'eau lors des pluies torrentielles.
Nous ne pouvons pas nous contenter d'un PPRNI se bornant à faire l'état des lieux des zones inondables. Il est indispensable de réduire la vulnérabilité des logements exposés aux risques d'inondation. Pour cela les élus ont un rôle important à jouer.
Selon nous, les propriétaires des habitations situées en zone inondable doivent se voir proposer un diagnostic de vulnérabilité personnalisé pour définir les travaux nécessaires à la réduction des risques. Ces travaux éventuels (pose d'un clapet anti-retour sur le réseau d'eaux usées, obturation des aérations, installation d'une pompe d'évacuation, différentiation des circuits électriques, ...) devraient être subventionnés par l'État et les collectivités territoriales compétentes.